Deux Miss Bikinis sont allées dans le vestiaire pour parler à voix haute de leur dédain pour les deux autres candidates lesbiennes qui jouaient au badminton devant tout le monde, comme si elles voulaient se vanter d’être gai. Quelques instants plus tard, le concierge sortait du vestiaire pour aller voir la partie. Les lesbiennes, appelons-les le couple de Suédoises, performaient à merveille devant les autres candidates qui regardaient le moineau passer d’un côté et de l’autre du terrain de jeu. L’illusion était parfaite. Personne ne pouvait soupçonner un piège. Comme de fait, Roger s’installe loin derrière tout le monde et il observe la scène. Ça prend pas 2 minutes qu’il ressent un besoin urgent de respirer des bikinis. Deux en particulier, ceux où les mots « couple de Suédoises » sont brodés en tissu doré sur un lit de paillettes.
Roger marche rapidement vers les sous-sols. J’hésite avant de le suivre à cause du match de badminton (je voulais vraiment connaître la gagnante puisque le pointage était très serré). Ma conscience professionnelle me crie des insultes et je cède finalement à la pression. Je cours rejoindre Roger au sous-sol.
Je sors mon arme sans enlever le cran de sécurité. Je ne crois pas en avoir besoin, mais je crains que Roger décide de fuir la scène du crime, ce qui me ferait certainement courir un peu plus que ce que mon cardio peut me permettre.
Dans un coin délabré du bâtiment, Roger dégaine à son tour. Heureusement, il n’a pas d’arme, mais parfois les fusils font moins peur qu’un homme prêt à décharger ses fantasmes. Il tient maintenant une poignée de bikinis dans une main et c’est assez pour que j’intervienne. Je lui crie de tout arrêter et de tout remettre dans ses pantalons. Roger est paniqué, mais il réussit à coopérer malgré le tremblement de ses mains. Je lui intime de garder les mains bien hautes même si j’aimerais qu’il couvre la bosse dans son pantalon.
Je livre le suspect à la police et les bikinis aux organisateurs. Je reçois ma paie, mais je me fais dire que j’ai travaillé pour rien. Même si j’ai retrouvé le matériel désiré, toutes les concurrentes refusent de porter les bikinis maintenant qu’elles savent ce que le concierge a fait avec.
Pour moi c’était mission accompli. J’avais de quoi manger pendant quelques semaines et de quoi fantasmer pendant des années. Pour ce qui est de coucher avec la clientèle, et bien, j’ai effectivement couché avec celle qui m’a engagé pour le travail. Pas une des Miss Bikini 93, mais plutôt Miss Bikini 56, une des juges du concours.

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