vendredi 23 juillet 2010

dimanche 18 mars 2007

Miss Bikini 93, la suite de la suite

Qu’est-ce qui attire les pervers à travailler comme concierge? Vous avez probablement tous répondu en même temps : « Deux femmes qui se laissent tenter à l’expérience de l’amour délicat et lesbien dans un vestiaire après une partie de badminton. » Vous avez tout à fait raison. Mon plan était de reproduire une telle scène afin de piéger Roger le pervers moustachu. J’ai donc fait appelle au producteur de film porno en moi (nous en avons tous un) et j’ai convaincu deux Miss Bikinis de jouer au badminton. Idéalement, j’aurais aimé en convaincre assez pour qu’elles jouent en double, mais la tâche n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire. J’ai eu la chance inouïe qu’il y ait deux candidates lesbiennes affirmées et fières de l’être. Je les ai donc persuadées d’affirmer leur fierté gaie pour le bien des 25 candidates présentes. Elles étaient sous ma protection et je leur ai montré mon fusil pour les rassurer.

Deux Miss Bikinis sont allées dans le vestiaire pour parler à voix haute de leur dédain pour les deux autres candidates lesbiennes qui jouaient au badminton devant tout le monde, comme si elles voulaient se vanter d’être gai. Quelques instants plus tard, le concierge sortait du vestiaire pour aller voir la partie. Les lesbiennes, appelons-les le couple de Suédoises, performaient à merveille devant les autres candidates qui regardaient le moineau passer d’un côté et de l’autre du terrain de jeu. L’illusion était parfaite. Personne ne pouvait soupçonner un piège. Comme de fait, Roger s’installe loin derrière tout le monde et il observe la scène. Ça prend pas 2 minutes qu’il ressent un besoin urgent de respirer des bikinis. Deux en particulier, ceux où les mots « couple de Suédoises » sont brodés en tissu doré sur un lit de paillettes.

Roger marche rapidement vers les sous-sols. J’hésite avant de le suivre à cause du match de badminton (je voulais vraiment connaître la gagnante puisque le pointage était très serré). Ma conscience professionnelle me crie des insultes et je cède finalement à la pression. Je cours rejoindre Roger au sous-sol.

Je sors mon arme sans enlever le cran de sécurité. Je ne crois pas en avoir besoin, mais je crains que Roger décide de fuir la scène du crime, ce qui me ferait certainement courir un peu plus que ce que mon cardio peut me permettre.

Dans un coin délabré du bâtiment, Roger dégaine à son tour. Heureusement, il n’a pas d’arme, mais parfois les fusils font moins peur qu’un homme prêt à décharger ses fantasmes. Il tient maintenant une poignée de bikinis dans une main et c’est assez pour que j’intervienne. Je lui crie de tout arrêter et de tout remettre dans ses pantalons. Roger est paniqué, mais il réussit à coopérer malgré le tremblement de ses mains. Je lui intime de garder les mains bien hautes même si j’aimerais qu’il couvre la bosse dans son pantalon.

Je livre le suspect à la police et les bikinis aux organisateurs. Je reçois ma paie, mais je me fais dire que j’ai travaillé pour rien. Même si j’ai retrouvé le matériel désiré, toutes les concurrentes refusent de porter les bikinis maintenant qu’elles savent ce que le concierge a fait avec.

Pour moi c’était mission accompli. J’avais de quoi manger pendant quelques semaines et de quoi fantasmer pendant des années. Pour ce qui est de coucher avec la clientèle, et bien, j’ai effectivement couché avec celle qui m’a engagé pour le travail. Pas une des Miss Bikini 93, mais plutôt Miss Bikini 56, une des juges du concours.
D'autres anecdotes bientôt, mais avant, si vous avez des questions sur mon métier n'hésitez pas. Ça pourrait me remémorer quelques bonnes anecdotes.
À bientôt

mardi 13 mars 2007

Miss Bikini 93, la suite

Je commence toujours mes enquêtes par une longue exploration des lieux. Je passe en entrevue tous les gens susceptibles de détenir une information d’importance, souvent malgré eux. Mon premier réflexe, dans ce cas-ci, fut de demander des photos des bikinis en question.

Le concours de bikinis m’a amené à développer une nouvelle technique de travail. J’ai simplement « spotté » le gars qui avait l’air le plus pervers. Celui que j’imaginais le plus se fourrer un bikini sous les narines et respirer profondément jusqu’à ce que le tissu s’emmorve et qu’il puisse faire le coup de la culotte qui rentre dans le nez et sort par la bouche. J’ai jamais compris pourquoi les pervers posaient ce geste. Que cherchent-t-ils? Des résidus de la chaleur féminine? Des poils pubiens? S’ils cherchent des poils, c’est qu’ils connaissent très mal les participantes de concours de bikinis.

Le pervers fut très facile à trouver. Selon la liste des employés qui devaient être au travail, un sortait du lot. Un concierge (toujours les mêmes ces pervers) était arrivé pour son quart de travail 10 heure à l’avance. En plus, il s’incriminait lui-même en portant la moustache. En 1993, c’était déjà une convention sociale que le look moustache épaisse et bien peignée appartenait au prédateur sexuel. C’est la seule bonne leçon qui nous est restée des années 80.

Ne vous inquiétez pas. Je n’ai pas manqué de professionnalisme au point d’arrêter le concierge sur le champ avec comme seules preuves l’heure de son quart de travail et la moustache. J’ai d’abord tendu un piège élaboré pour le prendre à son propre jeu. Mon objectif n’était pas de trouver le coupable, mais le butin de celui-ci, soit les 25 bikinis. Étant donné que les prédateurs sexuels s’en sortent habituellement avec très peu de temps de prison, ils ont tendance à garder dans un endroit secret les trésors qu’ils accumulent.

Je savais que les bikinis étaient encore dans l’immeuble. Une enquête rapide m’avait confirmé que le concierge, appelons-le Roger pour faire honneur à sa moustache, nettoyait depuis six heures d’affilées le vestiaire des Miss Bikinis.

La suite très bientôt. Plus de sexe, plus de violence (il y aura une scène avec un fusil!!!!) et finalement, un plan machiavélique impliquant des lesbiennes jouant au badminton.

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jeudi 8 mars 2007

Miss Bikini 93

Merci Mademoiselle Placard de me faire penser à cette histoire grâce à vos commentaires ponctuels.

Il ne faut pas coucher avec ses clientes. J’imagine que c’est la même chose dans tous les métiers comme professeur, docteur et …. J’y pense le métier de prostitué ne fonctionne pas comme ça. Bon, certain cadre professionnel permette de coucher avec ses clients, mais dans la majorité non.

C’est facile de se faire la promesse de ne jamais enfreindre cette loi non écrite (elle est écrite dans certain cas) tant qu’il n’y a pas de tentation. Malheureusement, j’ai commis l’erreur de faire fi de ma promesse.

En 1993, j’ai été engagé pour retrouver les habits de travail des candidates au concours Miss Bikini. Je devais trouver 25 bikinis en moins de 24 heures. Chose que je ne savais pas de ces concours-là, c’est qu’en 1993 il fallait que les bikinis soient approuvés par un comité avant d’être porté devant les juges et la foule. Cette procédure fût implantée afin d’éviter certains événements gênant comme un bout de mamelon dépassant ou le fameux bikini g-string. Ils ont même établit des règlements avec le pourcentage du sein qui doit être recouvert. Chaque sein étant d’une grosseur différente (parfois sur la même femme), ils devaient développer un système pour couvrir les sein par pourcentage de tissu comparé à la grosseur du sein. Je vous épargne les détails, mais j’ai vraiment été marqué par leur méthode scientifique pour couvrir les seins également. En général, l'homme se donne du mal à les découvrir, mais bon...

Donc, mon problème était de retrouver 25 bikinis en moins de 24 heures. 25 bikinis représentent si peu de tissus qu’ils auraient pu être n’importe où. En plus, les bikinis étaient tous réunis pour passer le test, alors le voleur les avaient tous pris en même temps.

Un casse-tête d’envergure demandant beaucoup de concentration que je n’avais pas en raison des 25 porteuses de bikinis qui attendaient impatiemment dans la pièce où je débutais mon enquête.

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samedi 24 février 2007

Une cliente satisfaite?

Désolé pour le délai, mais voici enfin la suite du dossier 013-92.

« J’ai quand même obtenu la preuve que votre mari vous trompe. En théorie, j’ai fait ma part du contrat. » Un très bon argument de ma part, mais si peu pesant devant un dame qui s’est fait prendre à espionner son mari. Bon, je commençais ma carrière comme détective, alors j’allais pas trop m’en faire avec une plainte et un chèque « légèrement » en dessous du montant facturé. Maintenant, je demande la moitié de l’argent avant de commencer à travailler.

Je comprends vraiment ma cliente de ne pas avoir payé en entier dans ce cas-ci parce qu’elle s’est fait humilier de plusieurs façons dans la même journée. Premièrement, son mari (maintenant son ex) apprend qu’elle l’espionne. Deuxièmement, elle se fait confirmer qu’elle se fait tromper. Finalement, elle apprend que son mari couche avec une collègue de travail (une collègue de Madame LaBrunette pas du mari). Donc, son travail, sa maison et son estime personnelle en prennent plein la gueule.

Confirmer les soupçons aux clients a toujours été la partie la plus difficile de mon travail. On détruit beaucoup avec une photo… Mais le thrill de suivre et de découvrir des vérités cachées est fantastique. La vie entière prend un autre sens quand on regarde avec les yeux de l’observateur. On voit les gens dans leur intimité.

Drôle de conclusion… Il faut être voyeur pour être un bon détective. Je me remets en question et je vous parle d’un autre dossier catastrophique bientôt.

lundi 12 février 2007

Dans le buisson

20h45 la maîtresse et l’homme arrivent en auto. Caché dans le buisson, je vois très bien leurs visages. Ils ne sont qu’à quelques mètres heureusement, puisqu’il fait trop noir pour prendre de bonnes photos à distance. Aussitôt qu’ils sortent de l’auto, ils sont déjà un sur l’autre dans le driveway. Sont pas couchés à terre, mais ils s’embrassent passionnément, alors je prends la première photo.

Un éclair brise la noirceur au même moment. Le couple lève la tête vers le ciel. Je comprends alors qu’ils se dépêcheront à pénétrer la maison, alors j’y vais d’une série de photos. C’est à n’y rien comprendre le couple regarde en ma direction! Non seulement, ils me regardent, mais l’homme s’avance vers moi. Je prends une dernière photo avant de me préparer à fuir. C’est à ce moment que je réalise qu’on est la nuit et que j’utilise mon flash. Pas juste un petit flash poche, j’ai le flash top qualité qui ressemble aux vieux appareilles des années 30. C’est à peine s’il ne faille pas que je change de lampe après chaque flash.

Pendant un instant, j’ai l’image qui me vient en tête de ce que je devais avoir l’air dans les buissons : un stroboscope géant. Il ne manquait plus qu’une fusée de secours pour rendre ma présence plus évidente. J’imagine le mari se demander pourquoi est-ce que quelqu’un a mis un stroboscope dans les buissons?

Je commence ma course vers ma voiture stationnée non loin de ma « planque ». J’entends l’homme crier. Je ne prends aucune chance et je lui envoie un autre flash dans les yeux. Stressé, j’appuie trop fort et le bouton reste coincé ce qui enclenche automatiquement le flash à chaque seconde. Le femme crie : « Arrêtez l’homme stroboscope! » C’est pas vrai, mais c’est ce que moi j’aurais crié à sa place.

Je ne peux imaginer une fuite plus évidente. Au moins le mari a été aveuglé assez longtemps pour me permettre de m’enfuir sans trop de misère. Évidemment, la maîtresse n’a eu aucune difficulté à noter le numéro de plaque de ma voiture.

Une première expérience plutôt ratée, toutefois, mes soucis ne font que commencer. Ma cliente risque de recevoir un téléphone de son mari et moi un chèque sans fond.

À suivre…

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dimanche 11 février 2007

Dossier 013-92, La suite.

Je passe nonchalamment devant la maison contenant la maîtresse du mari de Madame LaBrunette (Je vais leur donner des noms fictifs qui dévoilent une caractéristique physique. Quelle astuce!). La chance est avec moi puisqu’en face de la maison, il y a un parc. Je peux donc passer totalement inaperçu en relaxant sur un banc avec un bon Sherlock Holmes en main. J’attends 5 heures, il est maintenant 20h30. C’est long 5 heures me direz-vous! Pas à 50$ de l’heure, plus un compte de dépense pour les dîners, l’essence et à peu près n’importe quelles cochonneries que ça te tente pas de payer de tes poches. Faut pas exagérer non plus, surtout au début quand tu n’a pas de nom.
Aussitôt qu’il fait assez noir, je me dirige vers un groupement d’arbuste dans lequel je peux m’installer et préparer l’appareil photo.
À tout jeune détective en devenir, je vous conseille de ne pas attendre dans votre auto devant la maison du « suspect ». Surtout, si la maison se trouve en banlieue. C’est surprenant à quel point les gens sont suspicieux en banlieue. Ils disent qu’ils veulent protéger leurs jeunes enfants, mais tout ça rend notre travail beaucoup plus compliqué.

Voici mon premier truc de filature : Pratiquez-vous à observer les gens en choisissant un homme au hasard sur la rue. Les hommes sont vraiment faciles à suivre puisqu’en général ils n’ont pas peur d’être suivi, contrairement aux femmes, qui elles, sont toujours alertes. En ville, il y a trop d’histoire de viole pour que les femmes ne remarquent pas un homme qui les suit. Quand vous vous sentez assez confortable dans l’art de la filature, passez à l’étape des femmes.
Suivez une femme de loin et surtout jamais du même côté de la rue. La prochaine étape est d’essayer de passer inaperçu dans un petit village. C’est extrêmement difficile en été parce que le passe-temps des campagnards c’est de regarder les gens passer et de « spoter » les nouveaux visages. Si vous réussissez, suivez à pied, toujours dans un village, une femme préférablement 24-35 ans (Elles sont plus alertes. Une fois ménopausée, une femme perd tout son « edge »).

Le dénouement rocambolesque de l’histoire sera publié cette semaine.

À suivre…