samedi 24 février 2007

Une cliente satisfaite?

Désolé pour le délai, mais voici enfin la suite du dossier 013-92.

« J’ai quand même obtenu la preuve que votre mari vous trompe. En théorie, j’ai fait ma part du contrat. » Un très bon argument de ma part, mais si peu pesant devant un dame qui s’est fait prendre à espionner son mari. Bon, je commençais ma carrière comme détective, alors j’allais pas trop m’en faire avec une plainte et un chèque « légèrement » en dessous du montant facturé. Maintenant, je demande la moitié de l’argent avant de commencer à travailler.

Je comprends vraiment ma cliente de ne pas avoir payé en entier dans ce cas-ci parce qu’elle s’est fait humilier de plusieurs façons dans la même journée. Premièrement, son mari (maintenant son ex) apprend qu’elle l’espionne. Deuxièmement, elle se fait confirmer qu’elle se fait tromper. Finalement, elle apprend que son mari couche avec une collègue de travail (une collègue de Madame LaBrunette pas du mari). Donc, son travail, sa maison et son estime personnelle en prennent plein la gueule.

Confirmer les soupçons aux clients a toujours été la partie la plus difficile de mon travail. On détruit beaucoup avec une photo… Mais le thrill de suivre et de découvrir des vérités cachées est fantastique. La vie entière prend un autre sens quand on regarde avec les yeux de l’observateur. On voit les gens dans leur intimité.

Drôle de conclusion… Il faut être voyeur pour être un bon détective. Je me remets en question et je vous parle d’un autre dossier catastrophique bientôt.

lundi 12 février 2007

Dans le buisson

20h45 la maîtresse et l’homme arrivent en auto. Caché dans le buisson, je vois très bien leurs visages. Ils ne sont qu’à quelques mètres heureusement, puisqu’il fait trop noir pour prendre de bonnes photos à distance. Aussitôt qu’ils sortent de l’auto, ils sont déjà un sur l’autre dans le driveway. Sont pas couchés à terre, mais ils s’embrassent passionnément, alors je prends la première photo.

Un éclair brise la noirceur au même moment. Le couple lève la tête vers le ciel. Je comprends alors qu’ils se dépêcheront à pénétrer la maison, alors j’y vais d’une série de photos. C’est à n’y rien comprendre le couple regarde en ma direction! Non seulement, ils me regardent, mais l’homme s’avance vers moi. Je prends une dernière photo avant de me préparer à fuir. C’est à ce moment que je réalise qu’on est la nuit et que j’utilise mon flash. Pas juste un petit flash poche, j’ai le flash top qualité qui ressemble aux vieux appareilles des années 30. C’est à peine s’il ne faille pas que je change de lampe après chaque flash.

Pendant un instant, j’ai l’image qui me vient en tête de ce que je devais avoir l’air dans les buissons : un stroboscope géant. Il ne manquait plus qu’une fusée de secours pour rendre ma présence plus évidente. J’imagine le mari se demander pourquoi est-ce que quelqu’un a mis un stroboscope dans les buissons?

Je commence ma course vers ma voiture stationnée non loin de ma « planque ». J’entends l’homme crier. Je ne prends aucune chance et je lui envoie un autre flash dans les yeux. Stressé, j’appuie trop fort et le bouton reste coincé ce qui enclenche automatiquement le flash à chaque seconde. Le femme crie : « Arrêtez l’homme stroboscope! » C’est pas vrai, mais c’est ce que moi j’aurais crié à sa place.

Je ne peux imaginer une fuite plus évidente. Au moins le mari a été aveuglé assez longtemps pour me permettre de m’enfuir sans trop de misère. Évidemment, la maîtresse n’a eu aucune difficulté à noter le numéro de plaque de ma voiture.

Une première expérience plutôt ratée, toutefois, mes soucis ne font que commencer. Ma cliente risque de recevoir un téléphone de son mari et moi un chèque sans fond.

À suivre…

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dimanche 11 février 2007

Dossier 013-92, La suite.

Je passe nonchalamment devant la maison contenant la maîtresse du mari de Madame LaBrunette (Je vais leur donner des noms fictifs qui dévoilent une caractéristique physique. Quelle astuce!). La chance est avec moi puisqu’en face de la maison, il y a un parc. Je peux donc passer totalement inaperçu en relaxant sur un banc avec un bon Sherlock Holmes en main. J’attends 5 heures, il est maintenant 20h30. C’est long 5 heures me direz-vous! Pas à 50$ de l’heure, plus un compte de dépense pour les dîners, l’essence et à peu près n’importe quelles cochonneries que ça te tente pas de payer de tes poches. Faut pas exagérer non plus, surtout au début quand tu n’a pas de nom.
Aussitôt qu’il fait assez noir, je me dirige vers un groupement d’arbuste dans lequel je peux m’installer et préparer l’appareil photo.
À tout jeune détective en devenir, je vous conseille de ne pas attendre dans votre auto devant la maison du « suspect ». Surtout, si la maison se trouve en banlieue. C’est surprenant à quel point les gens sont suspicieux en banlieue. Ils disent qu’ils veulent protéger leurs jeunes enfants, mais tout ça rend notre travail beaucoup plus compliqué.

Voici mon premier truc de filature : Pratiquez-vous à observer les gens en choisissant un homme au hasard sur la rue. Les hommes sont vraiment faciles à suivre puisqu’en général ils n’ont pas peur d’être suivi, contrairement aux femmes, qui elles, sont toujours alertes. En ville, il y a trop d’histoire de viole pour que les femmes ne remarquent pas un homme qui les suit. Quand vous vous sentez assez confortable dans l’art de la filature, passez à l’étape des femmes.
Suivez une femme de loin et surtout jamais du même côté de la rue. La prochaine étape est d’essayer de passer inaperçu dans un petit village. C’est extrêmement difficile en été parce que le passe-temps des campagnards c’est de regarder les gens passer et de « spoter » les nouveaux visages. Si vous réussissez, suivez à pied, toujours dans un village, une femme préférablement 24-35 ans (Elles sont plus alertes. Une fois ménopausée, une femme perd tout son « edge »).

Le dénouement rocambolesque de l’histoire sera publié cette semaine.

À suivre…

samedi 10 février 2007

Première enquête… intéressante.

Je venais de terminer le dossier 012-92 qui me donnait officiellement l’étiquette de vérificateur de crédit. Donc, si vous étiez propriétaire d’un immeuble à logement ou à bureau, vous pouviez me contacter pour obtenir des renseignements sur la solvabilité d’un futur locataire. Que de plaisirs! Des enquêtes au téléphone. Je n’avais même pas de secrétaire. J’étais obligé de trimbaler un de ces énormes cellulaires de première génération, les gros beiges avec l’antenne noire qui sont plus difficiles à dissimuler qu’un fusil.
Le dossier 013-92 fût ma première « vraie » enquête puisque je devais sortir de mon bureau. La mission était de prouver qu’un mari trompait sa femme. En 1990, quand les divorces ont vraiment commencé à devenir populaire, des cas comme ceux-là s’accumulaient par centaine. Le mari ou la femme nous contacte afin d’avoir une bonne raison de divorcer et d’obtenir l’ensemble des biens et les enfants sans même aller en cour. Une simple photo dans la rencontre préliminaire entre avocat permettait de clore l’affaire.
Alors, Madame X me contacte avec certaines informations qui me rendent la tâche plutôt facile. Elle me donne directement l’adresse où elle croit devenir de plus en plus cocu à chaque semaine.
J’arrête immédiatement puisque j’aimerais savoir si vous préférez que les noms impliqués dans les affaires soient remplacés par des X (comme Madame X) ou bien des noms fictifs? Peut-être que les histoires seraient plus intéressantes si je trouvais des noms fictifs parce que si plusieurs personnes sont impliquées dans le récit, mes enquêtes pourraient ressembler à des textes d’apprentissages de l’alphabet pour les jeunes enfants. À vous de choisir, j’attends vos commentaires en écrivant le reste du dossier 013-92.

samedi 3 février 2007

Préambule

Au cours des prochains mois, je raconterai mes premières expériences comme détective privé. Je suis un maniac du détail et je note presque tout dans mes dossiers. J'ai choisi les cas les plus intéressants parce qu'il ne faut ce le cacher, parfois je tombe sur les enquêtes les plus inintéressantes, spécialement à mes débuts. Les premières enquêtes sont souvent simples et ne demandent que des talents de débutants en photo.
À bientôt

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